#cheapcomposition
29 avril 2020

Au passant attentif, la vie offre à voir des points d’équilibre, des tableaux photographiques, des installations éphémères. Ma pratique schizophrénique de la photographie, allant de la commande professionnelle autour de l’architecture et des musées, à des travaux conceptuels présentés en galerie, en passant par des travaux documentaires, enrichit et aiguise quotidiennement mon regard. Dans les interstices et les déplacements, l’aléatoire ou l’accumulation de signes parfois font sens. Il y a du Alice dans les villes* dans le moindre faubourg, du Désert rouge** à Lavéra, un réfrigérateur posé sur un coffre-fort*** au coin de la rue. Si ce réel n’existait pas, je ne saurais l’inventer. Face à cette offrande visuelle, j’ai opté pour une pratique légère de la photographie, un format carré pour sa simplicité, la bonne distance, une photocopie du réel sans artifice ni intervention. #cheapcomposition c’est une collection sans prétention, un corpus d’images, un bloc note perpétuel. Dans chacune de ces images, l’empreinte de l’homme est présente, les traces d’histoires sans paroles. Clin d’oeil à l’art contemporain pour certaines, témoignages anonymes du vécu pour d’autres, traits d’humour sous jacent pour beaucoup, cette série se veut libre, un simple espace de liberté que je m’octroie, une curiosité donnée à voir. 

David Giancatarina, Avril 2020.

*  Alice dans les villes, film de Wim Wenders, 1974.
**  Le Désert rouge, film de Michelangelo Antonioni 1964.
*** Brandt/Haffner,  œuvre de Bertrand Lavier 1984